
Le spectateur ici accompagne constamment le personnage de Stephen, donc ne sort pas plus de son appartement que lui. C'est à travers les souvenirs de Stephen qu'on découvrira des bribes de son voyage en Europe avec Bunny l'an dernier. Puisque ces séquences sont des souvenirs, elles sont présentées dans des décors fictifs et animés.
Le résultat nous donne un autre film digne de Sundance: une histoire de voyage, avec de l'animation en carton et des personnages simples d'esprit. On pourrait classer Bunny and the Bull dans la même catégorie que La science des rêves (Michel Gondry) et Paper Hearts (Nicholas Jasenovec). Tout comme ces films, le propos n'est pas très profond et surtout aucunement mémorable. Les personnages sont extrêmement stéréotypés et on ne croit pas à la sincérité de leur amitié. En plus, le scénario ne lève à aucun moment, à part peut-être lors de la finale. Le principal soucis du spectateur est de se demander si Stephen finira par s'essayer avec la jeune espagnole qui les accompagne. C'est vous dire la banalité du scénario.
Là ou le film réussit, c'est dans son humour absurde et ses quelques répliques singlantes. Par exemple, lorsque les deux amis doivent boire du lait de chien chez un itinérant en Suisse. Ou encore quand Bunny apprend à combattre un taureau en Espagne avec un torrero raté, le personnage secondaire le plus drôle du film joué par Noel Fielding. L'autre force de Bunny and the Bull réside dans la qualité visuelle de l'animation, très inventive et qui maintient le peu d'intérêt qui nous reste.
Autrement, Bunny and the Bull reste un film très ordinaire et facilement oubliable. Dommage, pour un cinéma britannique qui semble se chercher de nouveaux réalisteurs comiques dignes des fameux Monty Pythons.
Critique intéressante, conclusion réussie.
RépondreSupprimerPetite coquille: "agoraphobie" plutôt que "agarophobie"