dimanche 10 janvier 2010

Nowhere Boy

C'est l'histoire d'un adolescent dans les années 50 à Liverpool qui habite avec son oncle et sa tante depuis que sa mère l'a abandonné étant tout petit. Arrogant, rebelle et baveux; le jeune homme manque fréquemment les cours pour aller faire les 400 coups, au grand dam de sa tante. Après le tragique décès de son oncle, l'adolescent reprend contact avec sa mère biologique. À l'opposé de sa tante Mimi, sa Maman adore les plaisirs de la vie, parfois un peu trop. 'Sex, Drug and Rock'N'Roll' est sa philosophie - la drogue ici remplacée par l'alcool, Angleterre oblige. En plus de lui partager sa joie de vivre, elle lui apprend la musique, qui deviendra la seule évasion de sa triste réalité de 'nowhere boy', un jeune sans sérieuse ambition et profondément tourmenté par le passé de sa mère et les raisons de son abandon.

Cette histoire pourrait être celle de n'importe qui. Mais ce Nowhere Man en devenir n'est pas n'importe qui. C'est John Lennon, avant les Beatles. Mais ça, le réalisateur Sam Taylor Wood nous le fait oublier pour se concentrer sur le drame que vivait John à cette époque. Il faut que la mère ou la tante du jeune l'apelle par son nom complet à deux ou trois reprises dans le film pour nous rapeller que le personnage principal est bel et bien le fameux John Lennon.



Là est la force de Nowhere Boy, en ayant écarter le plus possible l'image mythique de John Lennon et en nous le présentant simplement dans sa personnalité d'adolescent: arrogant, tête enflée, un peu violent et impulsif. Le résultat en est un peu déstabilisant, car le John Lennon de Nowhere Boy n'inspire pas l'admiration.

En revanche, on nous présente un certain Paul, tout jeune et réservé, qui contrairement à John ne se prend pas pour un autre. La scène de leur rencontre est un des moments forts du film, John n'étant visiblement pas impressioné par ce jeune ado qui lui dit vouloir jouer dans son groupe. Et pourtant au fil de leurs rencontres ils viendront à developper cette complicité qu'on leur a connu.

Malheureusement, Nowhere Boy reste un film plutôt ordinaire, avec trop de défauts pour être vraiment envoutant. On insiste trop sur l'aspect dramatique de l'histoire familiale, particulièrement durant la scène de larmes entre John, sa mère et sa tante qui 15 ans plus tard se confessent tout. Le jeu des deux femmes est trop exagéré, ce qui rend leurs personnages moins crédibles. De plus, il devient lourd de se faire prendre la main à coup de retour dans le passé pour s'assurer d'avoir bien compris comment John se sent, alors que le regard du jeune interprète Aaron Johnson suffit amplement.

Nowhere Boy perd donc de sa qualité par son manque de subtilité. Ceci-dit, la forme conventionnelle demeure tout à fait appropriée et même audiacieuse pour un film sur John Lennon. Elle balance parfaitement les attentes d'un film éclaté à la I'm Not There, étant donné l'image qu'on connait aujourd'hui de Lennon.


Toujours est-t'il qu'on s'attache moins à John qu'à Paul, interprété par le très prometteur Thomas Sansgter (ci-haut à gauche) dont on a pu apprécié le talent dans Love Actually. Et cela affectera bien des fans qui aimaient lui conserver son image semi-divine. Peut-être est-ce pourquoi ce film me laisse sur une note aussi amère? Il faut tout de même pour cela saluer l'audace de Sam Taylor Wood de nous avoir présenté l'adolescent tel qu'il était, sans aucun artifice.


- Nowhere Boy est présentement à l'affiche en Grande-Bretagne et en Autralie. Il sortira dans quelques salles Européennes en mars. La seule projection connue en Amérique du Nord pour l'instant est ce janvier au Festival de Sundance.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire