jeudi 12 novembre 2009

LIFF - La merditude des chose / Le roi de l'évasion / Barbe Bleue

Depuis le début du Leeds International Film Festival, j'ai visionné trois films qui étaient également diffusés au Festival du Nouveau Cinéma le mois dernier:

La merditude des choses (Felix Van Groeningen) est un film belge sur le jeune Gunther, qui grandit dans un milieu défavorisé et surtout sans aucun modèle. Il vit dans la maison de sa grand-mère en compagnie de son père et de ses trois oncles, tous des hommes trop attardés pour pouvoir vivre indépendament de leur pauvre vieille mère. Son quotidien: partager sa chambre avec son oncle qui saute une nouvelle fille chaque soir, essuyer le vomi de son père qui rentre soul tous les soirs et espèrer un jour finir autrement, malgré son attachement à sa famille. Le problème de La merditude des choses, c'est qu'on rit de ces gens de façon insultante. Les personnages sont de vrais insignifiants, qui n'attirent jamais la sympathie puisqu'ils sont simplement idiots. On nous laisse croire que tous les gens vivant dans de pareilles conditions sont simplement des irresponsables. Le tout se veut une comédie, mais avec un tel manque de respect que ça n'est plus drôle.

Le roi de l'évasion (Alain Guiraudie et Jacques Rivette)en revanche m'a bien plu, dans le genre comédie française absurde, malgré son caractère inaccessible. Mis en scène dans un petit village du sud de la France qui semble des plus ordinaires, Armand est vendeur de tracteur quaranteraire et bedonnant. Sa vie en apparence normale bascule dans l'absurdité quand une belle jeune fille de seize ans tombe follement amoureuse de lui. Malgré son homosexualité, Armand devient amoureux aussi, mais leur écart d'âge rend leur relation controversée. Alors, les deux personnages s'enfuient dans la forêt et vivent toute sorte de situations loufoques. Parallèlement, les autres hommes du villages, à la sexualité secrètement douteuse aussi, ont découvert une plante racine qui donne à celui qui la mange énormément d'énergie et d'appétit sexuel. Le tout donne un film très étrange certe, mais qui en vaut grandement la peine par son humour.

Barbe Bleue (Catherine Breillat) est jusqu'à présent mon film préféré du festival. La légende de Barbe Bleue, ce roi dont toutes les femmes disparaissaient après un an de mariage, revit de façon hyper réaliste à travers ce film. La narration de deux jeunes soeurs qui lisent ensemble le livre nous rappelle le caractère complètement fictif de cette oeuvre, mais la mise en scène de l'histoire nous y plonge comme si elle était bien vraie. Doté d'une distribution extrêmement talentueuse, particulièrement la jeune Lola Créton qui porte le film à elle seule, Barbe Bleue est un film d'époque, mais avec des personnages au caractère moderne. À voir.

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