Dure dure la vie d'étudiante étrangère. Entre l'écriture de travaux de fin de session et pas loin de trois semaines d'escapade en France, votre aventurière de chroniqueuse n'a pu ratrapper à temps le
deadline de ses collègues montréalais pour publier son top 20 de l'année 2009. Mieux vaut tard que jamais. Bien sûr, comme mes collaborateurs, je n'ai pas tout vu, malheureusement. Ma présence en Europe m'a permis de voir certains films pas encore projetés au Québec, mais cependant fait manquer (à regret) le Festival du Nouveau Cinéma et la sortie de quelques films nords-américains. À noter que trois des films de cette liste sont datés de 2008, mais nous ont été accessibles qu'en 2009.
1. Étreintes Brisées, Pedro Almodovar (Espagne).On l'a dit mais je le répète: c'est l'accomplissement cinématographique d'Almodovar. Après l'excellent
La mauvaise éducation en 2004, le cinéaste espagnol refait surface avec un film non seulement sur le cinéma, mais surtout sur l'amour du cinéma.
2. Cracks, Jordan Scott (Royaume-Uni). 
Pas encore sorti sur le nouveau continent, Cracks est le premier long métrage de la fille de Ridley Scott. Rien à voir avec les
Blade Runner ou
Gladiator du père,
Cracks fait état avec justesse et audace des sentiments de désir, haine, amour et jalousie qui règnent entre de jeunes pensionnaires anglaises et leur professeur Miss G.
3. Mary and Max, Adam Elliot (Australie).Une magnifique découverte! Un portrait bien triste mais si réel de la solitude de notre société et de l'injustice de la vie. Réalisé tout en nuance avec tendresse et humour dans une magnifique animation noir et blanc.
4. Where the Wild Things Are, Spike Jones (États-Unis).Spike Jones est le premier cinéaste à avoir compris ce qui se passe dans la tête de l'enfant: la créativité sans limite, l'énergie contagieuse, les changements d'humeurs, les colères, etc. Les mots manquent, mais les images de Jones disent tout.
5. The Imaginarium of Doctor Parnassus, Terry Gilliam (Royaume-Uni).Une grande réussite pour un film qui a bien failli ne jamais voir le jour. Brillante adaptation pour combler la perte d'Heath Ledger. Débordant de fantastique, de rêves, de complexités scénaristiques et de décors et effets spéciaux grandioses. Un Gilliam en grande forme!
6. Barbe Bleue, Catherine Breillat (France).Jamais une adaptation cinématographique d'une légende historique n'a été si moderne, et ce malgré le respect dans la mise en scène de tous les éléments de l'époque (costume, décors, dialogues, etc.). Une légende plus vraie que nature, tellement Breillat la rend vivante et réelle.
7. Inglorious Basterds, Quentin Tarentino (États-Unis).
Le chef d'oeuvre de Tarentino ne pouvait certainement pas échapper à cette liste. Comme
Étreintes brisées pour Almodovar,
Inglorious Basterds est la déclaration d'amour que fait Tarentino au cinéma. Avec une réalisation maîtrisée sur tous les plans et une distribution d'enfer.
8. Tokyo! Michel Gondry / Leos Carrax / Bong Joon-Ho (France - Corée du Sud).
Ici je triche, car
Tokyo! date de 2008, mais n'est sorti en salles qu'au printemps 2009, alors temps pis pour les perfectionnistes. À travers trois moyens métrages complètements différents les uns des autres,
Tokyo! réussit à nous dépeindre cette mégapole dans toute sa grandeur, sa folie, son non-sens, ses misères et absurdités. Un portrait de ville encore plus efficace que
Paris je t'aime.
9. Up, Pete Docter (États-Unis).Plusieurs ont été déçus par ce dernier Pixar, le comparant sans-cesse à
Wall-E. Et ceux-ci sont passés à côté d'un excellent film d'animation. Oublions les chiens et autres animaux de ce film qui ne servent qu'à le rendre accessible aux enfants, et voyons plutôt, à la ressemblance de
Mary and Max, la beauté, la vieillesse et l'isolement qui habitent les personnages.
10. Funny People, Judd Apatow (États-Unis). Un autre film qui en a déçu plusieurs, qui s'attendaient à une grosse comédie grasse. Ils se sont plutôt retrouvés face à un drame humain et touchant. Un drame dans l'univers des comiques, le titre parle de lui-même.
11.
OSS 117: Rio ne répond plus, Michel Hazanavicius (France).
12.
Two Lovers, James Gray (États-Unis, 2008).
13.
No One Knows About Persian Cats, Bahman Ghobadi (Iran).
14.
Yip Man, Wilson Yip (Hong Kong, 2008).
15.
Les Lascars, Emmanuel Klotz (France).
16.
Fantastic Mr. Fox, Wes Anderson (États-Unis)
17.
A Serious Man, Joel & Ethan Coen (États-Unis)
18.
The Hangover, Todd Phillips (États-Unis).
19.
À quelle heure le train pour nulle part?, Robin Aubert (Québec)
20.
Dédé à travers les brumes, Jean-Philippe Duval (Québec)
2009 aura certainement été une très bonne année cinéma marquée notament par les retours de grands noms tels que Gilliam, Tarentino et Anderson. La cuvée cinéma québécois 2009 me semble malheureusement bien ordinaire, misant principalement sur de gros succès de moindre qualité comme
Les pieds dans le vide,
À vos marques party 2 et
De père en flic.
J'ai tué ma mère,
Polytechnique et
Dédé à travers les brumes auront été les trois bons films commerciaux de l'année, malgré qu'ils ne soient pas de grands films. J'attends de voir
La Donation,
The Trotsky,
New Denmark et
Les signes vitaux en espèrant qu'ils me fassent changer d'avis.
Prochain billet: mon top 50 de la décénie, qui ne saurait tarder.